INTERVIEW D'ALBAN BOURDY PAR NICOLAS GOYET
Ravi de te rencontrer. La webradio ALBAN BOURDY offre en effet une programmation originale et ton travail mérite d'être mis en avant. Pourquoi as-tu créé ta radio ?
C'est né de deux désirs. L'un étant, en tant
qu'écrivain, de faire partager mon univers musical, celui qui me construit.
L'autre étant de proposer un programme musical réellement diversifié et
éclectique. Je suis horrifié de la ghettoisation de la musique qui s'opère
depuis le milieu des années 90. Je considère que la musique doit être sans
frontières. Je recherche l'universalité, ce qui n'est pas incompatible du tout
avec la première démarche de faire partager un univers personnel. Sans doute la
conséquence d'être un enfant du top 50 issu d'une banlieue parisienne
pluriculturalisée, et de plus friand de tous les atypismes.
Comment as-tu connu Radionomy ?
j'ai connu Radionomy en 2008, je ne me
souviens plus exactement comment. en tous cas, j'y allais pour écouter des
radios. je ne peux pas me passer de musique et recherchais des programmations
plus variées que celles proposées par les radios FM.
Aurais-tu créée cette radio si Radionomy
n'avait pas existé ?
je ne pense pas. j'aurais toujours le projet,
mais ne serais pas encore passé à la réalisation de celui-ci. Depuis que j'ai
l'âge de huit ans, je rêve d'être programmateur de radio. Je passais des
après-midi d'été à l'adolescence à imaginer une programmation, remplissant des
cahiers de listes de titres à diffuser pour chaque jour de la semaine.
Quand as-tu crée cette radio ?
au mois d'octobre
2014
Parle-moi plus en détails du concept…
Pourquoi ce nom ?
Le nom, c'est le mien. Parce que je ne voyais
comment définir mieux le large spectre du concept. Le seul point commun des
titres de la programmation, c'est d'avoir été choisi par mes soins. C'est
peut-être une solution de facilité que de ne pas avoir choisi une terminologie
clairement délimitable, je laisse à la créature le nom du créateur pour qu'elle
puisse s'exprimer au-delà de la définition que je peux consciemment lui
confier.
Pourquoi avoir choisi ce créneau musical
?
Mon créneau est de ne pas en avoir de
spécifique. J'aime les mélanges, et j'ai souvent constaté que contrairement à
une certaine volonté sociétale de nous mettre dans des cases, nous étions
nombreux à apprécier grand nombre de genres. Idéologiquement, je recherche dans
ce créneau un espèce de socle commun culturel à tous les humains que nous sommes
cohabitant sur la planète bleue. La musique est souvent le lien social et le
carburant de nos émotions, réunie sans préjugé elle raconte notre histoire
personnelle et collective mieux que ne le pourrait faire aucun écrivain ou
sociologue. Je n'ai aucun sectarisme musical, le plaisir d'écouter telle ou
telle musique peut être un plaisir différent et difficilement comparable, mais
cela reste du plaisir, alors pourquoi s'en priver ?
Comment composes-tu la programmation ?
La programmation est ancrée sur une base de
tubes intemporels incontournables (du style "Hotel California" ou "Video killed
the radio star") faisant la part belle aux artistes majeurs de la musique
contemporaine (Beatles, Elvis, Piaf, Madonna, Jackson, Goldman, Abba, Prince,
Brel, Polnareff, Sting...). Sur cette base sont incorporés un maximum de titres,
tous les titres que j'aime (et Dieu sait qu'il y en a beaucoup). J'ai à cœur
de rechercher des artistes manquant de médiatisation, des perles rares et des
titres injustement oubliés, tout en réservant une fenêtre pour les tubes du
moment, les grands airs d'opéra, les musiques traditionnelles des 4 coins du
monde ou les classiques du jazz.
Ajoutes-tu souvent de nouveaux titres ?
Comment les choisis-tu ?
J'ajoute très régulièrement de nouveaux
titres (minimum toutes les semaines). Ces ajouts se font au fil de mes
découvertes ou redécouvertes. Il y a aussi bien des nouveautés que des morceaux
antédiluviens.
Réalises-tu des émissions spéciales ?
Je ne fais pour le moment pas beaucoup
d'émissions spéciales. Hormis les dimanches après-midi, entre 16 h ou 20h, où se
tient une émission spécialement consacrée aux duos. Il y en a eu également pour
des dates spéciales, comme pour le 1er de l'An ou Noël.
As-tu des contacts avec tes auditeurs ? Est-ce que tu t'en sers pour faire évoluer ta programmation en fonction de leurs
attentes ?
Oui, j'ai des retours d'auditeurs.
Principalement par Facebook. Ce sont surtout des encouragements, rarement
l'expression d'attentes particulières ou de conseils. Ce qui est le plus souvent
mis en avant, c'est la rafraîchissante mixité et le plaisir des auditeurs de
réentendre de belles chansons qu'ils n'avaient plus eu le loisir d'entendre
depuis longtemps.
Combien de temps passes-tu à gérer ta radio
chaque semaine ? Comment concilies-tu cela avec ta vie quotidienne ?
Les six premiers mois, ça a été de
l'intensif... J'ai dû y passer en moyenne une quinzaine d'heures par semaine. Le
premier mois, on devait être sur du 6 heures/jour. J'avais la chance d'avoir
beaucoup de disponibilité, et la musique a toujours été ma passion première,
donc je me montrais particulièrement zélé pour porter ce projet avec minutie.
Désormais, c'est beaucoup plus réduit, on doit être sur du 7-8 heures par
semaine, ce qui me laisse un temps décent pour mes autres projets.
Plus globalement, qu'est-ce qu'il te manque
aujourd'hui pour
faire encore évoluer ta radio ?
Du temps. Du matériel. Des moyens de
communication.
Pour finir, parle nous un peu de toi... Quel
est ton âge ? Dans quelle ville vis-tu ? Quel est ton métier ?
J'ai 32 ans, je vis à Châteauneuf-de-Gadagne,
dans le Vaucluse. Je suis écrivain.
Pour écouter Radio Alban Bourdy, c'est par ici :
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