mercredi 21 décembre 2016

Parcours de "Surdoué"

INTERVIEW D'ALBAN BOURDY POUR ZEBRA :

Pouvez-vous nous résumer brièvement votre parcours de zèbre ?

J'ai été diagnostiqué surdoué à l'âge de six ans, c'était en 1989. On ne parlait pas encore de zèbre, ou en tout cas seulement Alexandre Jardin dans son fameux roman paru l'année précédente. Le personnel de mon école primaire a paniqué, il s'agissait de l'établissement Paul Langevin à Fleury-Mérogis. On a alors voulu m'envoyer à l'école spécialisée de Nice, mes parents n'en avaient pas les moyens. J'ai quand même quitté le cursus scolaire traditionnel pour rallier l'EPC (Ecole Par Correspondance). S'en est suivi un dur apprentissage émaillé par un parcours scolaire chaotique et un marginalisme viscéral m'ayant conduit à un moment à être la victime d'harcèlement scolaire, lorsque j'ai repris le chemin des établissements scolaires à mon entrée en 6ème dans le Collège Saint-Louis Saint-Clément de Viry-Châtillon. Vivant mal un décalage constant avec le monde autour de moi, j'ai réussi petit-à-petit à l'apprivoiser, parfois en me retrouvant dans des situations où il a fallu se faire violence (théâtre, prise de parole en public, responsabilité d'un groupe...). J'ai tenu une librairie entre 2007 et 2010, une situation où tout en travaillant dans l'univers dans lequel je me réfugiais (la musique, la spiritualité, les livres et l'écriture), j'ai dû me placer dans une fonction socialisante et autonome. Mais cela se réalisait comme à côté de ce que j'étais, j'avais l'impression de jouer un rôle et d'être toujours en décalage avec ma nature. Ce décalage ressenti a peut-être contribué à ce que je me retrouve il y a quelques années embrigadé dans une secte caricaturale, la tristement fameuse Ashram Shambala. Depuis 2012, j'ai trouvé, en rédigeant et en publiant mon premier roman autobiographique Chute Ascendante, un moyen de me faire une place adéquate dans laquelle je peux m'exprimer pleinement et faire partager mon expérience et mes dantesques émotions (hypersensibilité, hyperémotivité...). J'ai alors continué d'écrire des romans, toujours à base autobiographique, et je vais à la rencontre de mes lecteurs aux quatre coins de la France, intervenant régulièrement dans des médias audiovisuels.

Radio Alban Bourdy

INTERVIEW D'ALBAN BOURDY PAR NICOLAS GOYET

Ravi de te rencontrer. La webradio ALBAN BOURDY offre en effet une programmation originale et ton travail mérite d'être mis en avant. Pourquoi as-tu créé ta radio ? 
C'est né de deux désirs. L'un étant, en tant qu'écrivain, de faire partager mon univers musical, celui qui me construit. L'autre étant de proposer un programme musical réellement diversifié et éclectique. Je suis horrifié de la ghettoisation de la musique qui s'opère depuis le milieu des années 90. Je considère que la musique doit être sans frontières. Je recherche l'universalité, ce qui n'est pas incompatible du tout avec la première démarche de faire partager un univers personnel. Sans doute la conséquence d'être un enfant du top 50 issu d'une banlieue parisienne pluriculturalisée, et de plus friand de tous les atypismes.

Comment as-tu connu Radionomy ? 
j'ai connu Radionomy en 2008, je ne me souviens plus exactement comment. en tous cas, j'y allais pour écouter des radios. je ne peux pas me passer de musique et recherchais des programmations plus variées que celles proposées par les radios FM.

Aurais-tu créée cette radio si Radionomy n'avait pas existé ? 
je ne pense pas. j'aurais toujours le projet, mais ne serais pas encore passé à la réalisation de celui-ci. Depuis que j'ai l'âge de huit ans, je rêve d'être programmateur de radio. Je passais des après-midi d'été à l'adolescence à imaginer une programmation, remplissant des cahiers de listes de titres à diffuser pour chaque jour de la semaine.

Quand as-tu crée cette radio ?
au mois d'octobre 2014

Parle-moi plus en détails du concept… Pourquoi ce nom ?
Le nom, c'est le mien. Parce que je ne voyais comment définir mieux le large spectre du concept. Le seul point commun des titres de la programmation, c'est d'avoir été choisi par mes soins. C'est peut-être une solution de facilité que de ne pas avoir choisi une terminologie clairement délimitable, je laisse à la créature le nom du créateur pour qu'elle puisse s'exprimer au-delà de la définition que je peux consciemment lui confier.

Pourquoi avoir choisi ce créneau musical  ?
Mon créneau est de ne pas en avoir de spécifique. J'aime les mélanges, et j'ai souvent constaté que contrairement à une certaine volonté sociétale de nous mettre dans des cases, nous étions nombreux à apprécier grand nombre de genres. Idéologiquement, je recherche dans ce créneau un espèce de socle commun culturel à tous les humains que nous sommes cohabitant sur la planète bleue. La musique est souvent le lien social et le carburant de nos émotions, réunie sans préjugé elle raconte notre histoire personnelle et collective mieux que ne le pourrait faire aucun écrivain ou sociologue. Je n'ai aucun sectarisme musical, le plaisir d'écouter telle ou telle musique peut être un plaisir différent et difficilement comparable, mais cela reste du plaisir, alors pourquoi s'en priver ?

Comment composes-tu la programmation ? 
La programmation est ancrée sur une base de tubes intemporels incontournables (du style "Hotel California" ou "Video killed the radio star") faisant la part belle aux artistes majeurs de la musique contemporaine (Beatles, Elvis, Piaf, Madonna, Jackson, Goldman, Abba, Prince, Brel, Polnareff, Sting...). Sur cette base sont incorporés un maximum de titres, tous les titres que j'aime (et Dieu sait qu'il y en a beaucoup). J'ai à cœur de rechercher des artistes manquant de médiatisation, des perles rares et des titres injustement oubliés, tout en réservant une fenêtre pour les tubes du moment, les grands airs d'opéra, les musiques traditionnelles des 4 coins du monde ou les classiques du jazz.

Ajoutes-tu souvent de nouveaux titres ? Comment les choisis-tu ?
J'ajoute très régulièrement de nouveaux titres (minimum toutes les semaines). Ces ajouts se font au fil de mes découvertes ou redécouvertes. Il y a aussi bien des nouveautés que des morceaux antédiluviens.

Réalises-tu des émissions spéciales ?
Je ne fais pour le moment pas beaucoup d'émissions spéciales. Hormis les dimanches après-midi, entre 16 h ou 20h, où se tient une émission spécialement consacrée aux duos. Il y en a eu également pour des dates spéciales, comme pour le 1er de l'An ou Noël.

As-tu des contacts avec tes auditeurs ? Est-ce que tu t'en sers pour faire évoluer ta programmation en fonction de leurs attentes ?
Oui, j'ai des retours d'auditeurs. Principalement par Facebook. Ce sont surtout des encouragements, rarement l'expression d'attentes particulières ou de conseils. Ce qui est le plus souvent mis en avant, c'est la rafraîchissante mixité et le plaisir des auditeurs de réentendre de belles chansons qu'ils n'avaient plus eu le loisir d'entendre depuis longtemps.

Combien de temps passes-tu à gérer ta radio chaque semaine ? Comment concilies-tu cela avec ta vie quotidienne ?
Les six premiers mois, ça a été de l'intensif... J'ai dû y passer en moyenne une quinzaine d'heures par semaine. Le premier mois, on devait être sur du 6 heures/jour. J'avais la chance d'avoir beaucoup de disponibilité, et la musique a toujours été ma passion première, donc je me montrais particulièrement zélé pour porter ce projet avec minutie. Désormais, c'est beaucoup plus réduit, on doit être sur du 7-8 heures par semaine, ce qui me laisse un temps décent pour mes autres projets.

Plus globalement, qu'est-ce qu'il te manque aujourd'hui pour faire encore évoluer ta radio ?
Du temps. Du matériel. Des moyens de communication.

Pour finir, parle nous un peu de toi... Quel est ton âge ? Dans quelle ville vis-tu ? Quel est ton métier ?
J'ai 32 ans, je vis à Châteauneuf-de-Gadagne, dans le Vaucluse. Je suis écrivain.


Pour écouter Radio Alban Bourdy, c'est par ici :

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